jeudi 16 décembre 2010

Revue de presse du 16 décembre 2010 (l'espérance de vie)

Article commenté: http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/12/16/esperance-de-vie-une-croissance-eternelle_1454207_3244.html#ens_id=1450686

"Espérance de vie: une croissance éternelle?"
L'article balaie l'histoire des progrès de l'espérance de vie grâce aux progrès de la médecine. Et conclut que les prochains progrès seront obtenus grâce à l'amélioration des conditions de vie et des soins des plus de 80 ans.
Mais... Mais... Ne manque-t-il rien? On rejoint encore une fois le dogme de la croissance infinie, en oubliant les aspects négatifs. On oublie encore une fois que nous sommes dans un monde fini, dans lequel nous sommes de plus en plus nombreux. Résultat: moins de ressources par habitant, moins d'énergie, de la pollution en hausse. Et le monde va ainsi: ce qui était vrai hier le sera forcément demain? Non, arrêtons ce conservatisme béat!

JM. Jancovici l'avait déjà évoqué: il ne faut pas oublier la condition de l'être humain (http://www.france-info.com/chroniques-le-regard-de-jean-marc-jancovici-2010-09-22-la-reforme-des-retraites-487010-81-442.html), et arrêter de se baser sur "des données qui sont loin de devenir des certitudes". Le monde n'est pas infini, et le progrès technologique n'est pas une recette miracle; juste un formidable outil qu'il convier de manier au mieux.

D'ailleurs, pourquoi ne pas tout de suite améliorer l'espérance de vie en Afrique?

Revue de presse du 8 décembre 2010 (l'éducation)

Article commenté:

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/12/07/01016-20101207ARTFIG00690-l-education-en-coree-du-travail-encore-du-travail.php


Ou: l'art d'une mise en page neutre... Ou pas.

Qu'apprenons nous dans ce très bon article (si, si!) du Figaro? Exercice pratique, résumé de

l'article:

  • dans un premier temps est décrit le quotidien d'un étudiant coréen
  • dans un second temps sont décrits les résultats, jugés excellents
  • le dernier paragraphe pointe 2 problèmes: la créativité est mise de côté, et les élèves ne voient aucun intérêt à leurs études

A présent, examinons le titre de l'article: "L'éducation en Corée: du travail, encore du travail"

Enfin, examinons la page d'accueil du blog du Figaro: cet article suit un autre article sur le "système éducatif français mal noté", et le titre est devenu: "Les recettes du miracle coréen: du travail, encore du travail". Quand je lis juste le titre, j'en déduis cela:

  • "les recettes" m'indiquent qu'il s'agit d'une méthode qu'il faudrait reproduire
  • "du miracle" m'indique que cela amène de bons résultats
  • ": du travail, encore du travail": j'en déduis qu'en France on ne fout rien et que si on veut avoir de bons résultats il vaudrait mieux faire comme en Asie

J'aurais souhaité une réflexion plus en profondeur; surtout au vu de la qualité de l'article résumé plus haut. Encore une fois on ne risque pas d'aboutir sir on ne vise pas le bon objectif. Quel est le but de l'éducation? A mon sens il y en a 2:

  • dans un premier temps donner une éducation générale
  • dans un deuxième temps dans un cycle spécialisé de former aux futurs métiers

Aujourd'hui on confond sélection des candidats et bourrage de crâne; enseignement général et formation au métier de l'entreprise. D'où les sempiternelles remarques: "le système éducatif n'est pas adapté à l'entreprise" et autres...

Donc si le système français peu être amélioré, je n'ai pas l'impression que la piste coréenne soit la meilleure, en tout cas pour la spécialisation. L'article ne fait donc pas écho au tire sur la page d'accueil du Figaro, il est bien dommage que souvent les unes aient des titres qui aillent dans le sens de l'idéologie défendue, alors qu'il y aurait matière pour des idées intéressantes...


Revue de presse du 15 septembre 2010 (France Télécom)

Article commenté:

http://www.lefigaro.fr/emploi/2010/09/10/01010-20100910ARTFIG00551-cinq-suicides-en-quinze-jours-chez-france-telecom.php

Comme pratiquement à chaque fois que la situation d'un suicide (chez France Télécom ou ailleurs) se reproduit, mêmes analyses, mêmes non conclusions. Les articles sont toujours écrits en 2 parties:
_ une partie comptable, où on s'essaie de faire le bilan numérique et en termes de liens avec le travail
_ une partie de recherche de responsables, et de bilan des mesures qui ont été prises depuis le drame précédent

Et une autre caractéristique commune à tous ces articles est leur inutilité. Pourquoi les suicides continuent? Pourquoi les mesures prises n'ont pas abouti?

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La recherche de la "rationalité facile" à tout prix

Nous sommes envahis par les indicateurs. Et par une logique- très souvent contestable - qui nous est assénée à plus forte raison que les gens acceptent généralement les explications quon leur donne...

Donc:
_ on compte, on met en place des indicateurs (de performance, de nombre...)
_ on analyse les résultats
_ on en tire des conséquences, vraissemblablement à courte vue ou à courte échéance

Ainsi, mon dernier entretien annuel s'est-il résumé à une série de "+" et de "-" saisis dans une improbable base de données pour en sortir un bilan de "+" et de "-", et tenter d'en sortir une ligne directrice. Cela m'amène au second point.

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La non recherche des vraies causes

Personne après mon entretien annuel n'a été capable -et encore moins n'en a eu envie - de vraiment comprendre ce qui allait ou n'allait pas. La disparition progressive des relations humaines en particulier sur le lieu de travail amène à une non compréhension des réactions des uns et des autres, une disparition de la solidarité, et donc l'abandon des personnes en situation de détresse.

Lorsque j'entends parler des perspectives d'avenir chez France Télécom, il n'est question que des perspectives économiques. Les perspectives en termes de développement humain? Dans une entreprise qui a subi la privatisation, le mélange incongru entre compétences et postes (des intervenants de terrain devenus informaticiens, des informaticiens devenus vendeurs...), la compétition à outrance, qui est extrêmement politisée ou devrait-on dire utilisée à des fins personnelles par certaines hiérarchies sans scrupules, il n'est pas étonnant que la désespérance règne. Qui donc osera un jour creuser le sujet jusqu'au bout et ne pas s'arrêter à des mesures vaguement compensatoires?

Et pour conclure: est-ce que France Télécom ne serait pas finalement un reflet du pays?


Revue de presse du 13 septembre 2010 (le changement climatique)

Article commenté:

http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/09/13/bjorn-lomborg-le-changement-climatique-est-une-realite_1410415_3244.html

Aller au bout du problème: le changement climatique

Petit rappel historique: le changement climatique, déjà bien alimenté par les médias prend une autre tournure avec Al Gore et le GIEC qui poussent pour médiatiser cela au début des années 2000. Parallèlement à cette médiatisation en apparaît une autre: celle poussée par les "climato sceptiques", qui pensent que si changement climatique il y a, il y a peu de chances que cela soit provoqué par l'homme.

Dans le camp de ces sceptiques, Bjorn Lomborg. Ce statisticien Danois est réputé pour son optimisme forcené; persuadé que l'humanité est plus heureuse qu'avant, que le monde est moins inégalitaire qu'avant, il était également persuadé jusqu'en 2001 au moins - date de la parution de son best seller The Skeptical Environmentalist - que l'homme n'y est pas pour grand chose dans le changement climatique.

Et là, ô surprise! Nous apprenons que Bjorn Lomborg est persuadé de l'impact des activités humaines sur le changement climatique. Que s'est-il passé? Il est étonnant que ce genre de revirement ne soit pas plus médiatisé; car ceux qui ont attisé le plus les feux contre le GIEC s'éteignent petit-à-petit:
_ les bourdes de Claude Allègre dans ses livres passent de moins en moins bien dans le grand public; leur critique est de plus en plus ouverte
_ le GIEC a été approuvé par 4 enquêtes indépendantes successives
_ un des plus fervents climato sceptiques change d'avis (pourquoi d'ailleurs?)

Donc voici tout ce qui me gêne par rapport à cet article pour lequel j'aurais trouvé souhaitable que Hervé Kemp apporte des éclairements...

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Comment éviter toute discussion

"Donc, une façon de réduire les émissions serait de réduire la richesse des pays ?

Absolument. Mais aucun responsable politique ne sera réélu s'il conduit son pays à moins de richesse."

Où est le problème? Et pourquoi un homme politique devrait être réélu? Il supprime une solution à cause d'un problème qui n'en est pas un!.
En quoi le fait qu'un homme politique ne soit pas réélu devrait-il être un problème? Dans la mesure où un homme politique doit se mettre au service de.

Et de plus la décroissance serait une solution? Merci, on était un certain nombre à déjà le penser!

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Quel est l'objectif?

"devenir plus riche est le seul moyen de répondre aux problèmes d'eau, d'alimentation, de santé ou d'éducation. Le défi est de trouver un moyen tel que les nations s'enrichissent tout en n'émettant pas de CO2"

Pourquoi s'enrichir en permanence devrait être l'objectif? Le premier objectif de l'humanité à mon sens est la survie. Ou alors c'est que Lomborg doit définir le mot richesses, afin que nous connaissions le sens qu'il lui donne.

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Pourquoi croire plus les économistes que d'autres personnes?

"les économistes que nous avons réunis estiment que limiter le réchauffement global à 2 °C est incroyablement coûteux"

On atteint le coeur du problème. Je ne suis pas sur que les économistes tiennent la vérité; qui plus, je ne résiste pas au fait de vous rappeler un proverbe indien:
"Quand le dernier arbre sera abattu,
La dernière rivière empoisonnée,
Le dernier poisson pêché,
Alors vous découvrirez
Que l’argent ne se mange pas"

La survie de l'espèce humaine (et des autres!) a-t-elle un prix?

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La géo ingénierie

La suite et fin de l'article convergent vers les solutions de géo ingénierie. Je ne m'appesantirai pas sur le sujet; mais il me semble que traquer les causes d'un problème est mieux que d'attendre l'apparition d'un problème puis le résoudre.

Documents à consulter:
_ Sur Lomborg: Le mal de Terre, Hubert Reeves
_ sur la géo ingénierie et ses dangers potentiels: Le courrier international, Hors série, dernier trimestre 2006